Célébration de la mode punk : NANA
Une histoire de coïncidence, de mode et d'identité punk
Nana, le manga josei phare des années 2000 d'Ai Yazawa, devenu plus tard un anime très apprécié, est une exploration profonde de l'identité personnelle et des conflits émotionnels. À travers le prisme de la mode, il offre un aperçu des luttes intérieures des personnages, allant des aspirations pleines d'espoir aux blessures émotionnelles non résolues. La mode présentée dans Nana s'inspire des sous-cultures de Harajuku comme le gyaru et la mori girl , associées aux créations audacieuses et avant-gardistes de Vivienne Westwood. L'esthétique punk de Westwood, qui est devenue influente au Japon dans les années 90 et au début des années 2000, est tissée tout au long de l'histoire, renforçant la profondeur émotionnelle du récit.
Ai Yazawa, qui a étudié la mode avant de se lancer dans l'illustration, intègre sa compréhension du design dans l'univers de Nana. Elle utilise les vêtements non seulement comme "décoration", mais aussi comme moyen de communiquer la complexité des émotions de ses personnages.
Le manga et l'animé abordent tous deux des thèmes universels comme l'intimité, le traumatisme et l'émancipation personnelle, offrant une perspective plus nuancée sur l'identité punk et l'amour. Nana est à la fois un instantané visuel et émotionnel du Tokyo des années 2000, offrant un commentaire unique sur les tendances de la mode de l'époque, et constitue un hommage sincère à Vivienne Westwood.
Nana Osaki : La mode punk comme bouclier ?
Le style punk de Nana Osaki n'est pas seulement une déclaration d'amour pour la mode, c'est une extension de sa personnalité. Sa préférence pour les créations de Vivienne Westwood reflète son lien avec la scène punk rebelle. Un exemple notable est la bague « Armour », une pièce récurrente dans le manga et l'anime, que certains fans interprètent comme un bouclier émotionnel, une façon pour Nana de se protéger du monde hostile qui l'entoure.
La garde-robe de Nana Osaki est dominée par des éléments des collections de Westwood, notamment la ligne Anglomania du début des années 90, composée de motifs tartan et de blazers structurés, ainsi que de hauts corsetés et de jupes d'inspiration victorienne. Ces pièces symbolisent son lien avec le passé punk tout en incarnant son armure émotionnelle.
Cependant, l'apparence dure de Nana est un masque qui cache des vulnérabilités plus profondes. Ses chaînes, ses vestes en cuir et ses tenues rebelles ne lui donnent pas seulement l'air dure : elles lui servent de protection contre les blessures émotionnelles passées liées à l'abandon et à la dépendance. L'esthétique punk de Nana défie les normes de genre conventionnelles dans les mangas, défiant l'attente selon laquelle les protagonistes féminins doivent adhérer à la féminité traditionnelle.
Nana Komatsu : une réinvention constante à travers la mode
Contrairement aux autres personnages, Nana Komatsu (ou Hachi) incarne une approche plus fluide et incohérente de son identité personnelle et de son style. Initialement motivée par le besoin de validation de ses relations amoureuses, la mode de Hachi évolue alors qu'elle cherche à se définir en dehors de ses attachements aux hommes. Sa garde-robe change fréquemment, reflétant son sentiment fluctuant d'estime de soi.
Au début, le style de Hachi est bohème et décontracté, avec des pantalons amples et des foulards inspirés des années 70. Mais à mesure qu'elle se rapproche de Nana Osaki et du groupe Black Stones, sa mode évolue pour inclure des bijoux Westwood, signalant son immersion progressive dans le monde du punk et de l'expression artistique. Ses choix vestimentaires reflètent souvent sa recherche de validation, alors qu'elle essaie de gérer ses propres désirs tout en s'intégrant à différents rôles sociaux. Sa préférence pour les robes douces et pastel inspirées des femmes au foyer révèle sa lutte intérieure permanente entre l'acceptation de la féminité et la recherche de l'indépendance.
Ren Honjo : l'amour punk avec une touche de Sid Vicious
La relation entre Nana Osaki et Ren Honjo évoque de fortes similitudes avec le lien notoire entre Sid Vicious des Sex Pistols et sa petite amie Nancy Spungen. Les deux relations sont marquées par l'intensité, l'obsession et la volatilité émotionnelle. L'admiration de Ren pour Nana confine à la fixation, et sa tenue en cuir et son collier à cadenas reflètent le look punk emblématique de Sid Vicious, un hommage à sa connexion toxique avec Nancy.
Nana ne glorifie pas cet amour obsessionnel; il sert plutôt de mise en garde. L'anime et le manga mettent en évidence la façon dont le glamour extérieur peut souvent masquer des dépendances malsaines, mettant en valeur le côté le plus sombre de la romance et les turbulences émotionnelles qui l'accompagnent.
Shinichi Okazaki : la rébellion à travers la mode
Shinichi Okazaki, le bassiste des Black Stones, illustre le rôle de la mode dans la transition d'une personne vers une sous-culture. Son parcours, du lycéen typique au punk, est marqué par son adoption des créations de Vivienne Westwood, en particulier celles de la collection politique de Westwood de 1971 et de la controversée collection Bondage de 1974. Ces choix reflètent le désir de Shinichi de se réinventer, de s'éloigner d'un passé troublé et d'adopter une identité plus mature et rebelle.
Son personnage punk ne se résume pas seulement à la mode : c'est une échappatoire à son enfance douloureuse, chaque vêtement faisant office à la fois de bouclier et de déclaration d'indépendance. Les choix vestimentaires de Shinichi soulignent le coût émotionnel d'une croissance trop rapide, poussé par le besoin de se libérer des traumatismes passés.
Nana Forever chez ICHIGOODESIGN :
Chez ICHIGOODESIGN, Nana n’est pas seulement un manga ; c’est une exploration intemporelle de l’identité, de l’autodétermination et de la tension entre les désirs internes et les pressions externes.
Nous voulions recréer cette influence punk que l'on retrouve dans Nana conçevant des vêtements au style punk mais faciles à porter avec des références minimalistes au manga.
